Si tu pensais que Balzac n’écrivait que sur des bourgeois pingres et des jeunes ambitieux écrasés par la société, La Femme de trente ans est là pour te rappeler qu’il savait aussi explorer les désillusions conjugales… en enchaînant les drames comme un soap opera du XIXe siècle.
L’histoire suit Julie d’Aiglemont, qui, jeune et naïve, épouse un militaire sur un coup de tête (mauvaise idée). Très vite, elle réalise que son mariage est un enfer, et on la voit ensuite traîner son malheur de décennie en décennie, entre amours contrariées, relations toxiques et tragédies en série. C’est une sorte de guide sur "comment rater sa vie amoureuse en six étapes", le tout sur fond de société patriarcale étouffante.
Le gros point fort ? C’est une critique sociale acérée. Balzac démonte avec précision la condition féminine sous la Restauration, où les mariages sont des prisons dorées et où les femmes ont aussi peu de marge de manœuvre qu’un personnage secondaire dans un roman d’homme blanc du XIXe. Julie est un mélange de résignation et de révolte contenue, et certains ages sont frappants de modernité.
Le hic ? C’est plus un patchwork de scènes qu’un vrai roman construit. Comme l’histoire a été publiée en plusieurs morceaux, on a parfois l’impression de sauter d’un épisode à l’autre sans réelle continuité, et Julie subit plus qu’elle n’agit. Ajoute à ça quelques longueurs typiques de Balzac, et ça peut devenir un peu pesant.
Bref, La Femme de trente ans, c’est un roman intéressant pour son regard sur la condition féminine et ses drames bien sentis, mais qui manque un peu de fluidité et d’unité pour vraiment captiver. À lire si tu veux voir Balzac en mode "chronique des désillusions conjugales"… et que tu es prêt à compatir avec une héroïne qui en bave du début à la fin.