Sorti en 2025, je suis toujours là est l'un des rares films à parler d'un point de l'histoire mondiale assez méconnu : l’avènement de la dictature militaire suite à un putsch au Brésil à partir des années 1960. En prenant le point de vue de l’enlèvement, la torture et l’exécution de Ruben Pavas, le réalisateur prend donc le parti de parler de son pays, d'autant plus que ce dernier a encore du mal à accepter cette partie de son histoire. La preuve en est des réactions de la droite ultranationaliste brésilienne, encore très nostalgique de l'époque.
En soi-même, le film est intéressant et mérite les retours qu'il a reçu, notamment à l'international. Le seul problème que j'ai avec lui, c'est son rythme. L'exemple le plus parlant reste les trente premières minutes où il ne se e, malheureusement, pas grand-chose. Ça n’était pas une mauvaise idée de montrer l'ambiance et l’état général du pays avant le coup d'état, mais dans ce cas là, la carte postale aurait du être plus globale et pas aussi centré sur la famille. Je regrette aussi la froideur qui est jetée sur la situation ; si ça fonctionne sur d'autres films, un regard un peu plus empathique m'aurait semblé plus approprié sur celui-ci.
Malgré tout, le film reste très bon, avec un scénario complet, malgré quelques faiblesses, des personnages retranscrits assez justement et un travail technique acceptable. Le message est, évidemment, prépondérant et réussit à nous faire ressentir la tension et la peur.
Bien reçu avec, notamment et surtout, l'oscar du meilleur film étranger et le meilleur scénario à la mostra de Venise, Je suis toujours là est un film impactant, réussi et qui compense ses quelques faiblesses par le reste du film sans trop de problèmes. Je vous le recommande assez chaudement si vous ne l'avez pas vu et si l'histoire brésilienne vous intéresse.