Troisième et dernier – on l’espère – volet de la saga, Angel Has Fallen est constitue certainement le plus intéressant tant par sa réflexion sur la décrépitude d’une idole que sur le plan de la mise en scène : les séquences d’action retiennent l’attention du spectateur par l’inventivité des attaques et courses-poursuites, mention spéciale à la pluie de drones s’abattant sur le président et son entourage à la façon d’une nuée d’oiseaux, ainsi qu’à la traque entre camion dérobé et véhicules de police. Faire de Mike Banning, bras armé de l’héroïsme viriliste américain, la menace potentielle de l’ordre de son pays n’est pas sans rappeler l’injustice subie par nombre de laissés-pour-compte tel Rambo ; les retrouvailles avec le père, ancien soldat vivant en ermite suite au traumatisme de la guerre, atteste cette filiation symbolique avec un archétype de héros solitaire, allégorie des valeurs patriotiques et morales que son gouvernement ne partage plus. Le choix de Nick Nolte pour camper le rôle de son père n’est pas anodin, incarnation de la loi dans nombre de films des années 80 : reporter d’investigation dans Under Fire (Roger Spottiswood, 1983), Texas Ranger dans Extreme Prejudice (Walter Hill, 1987), soldat dans Farewell to the King (John Milius, 1989). Une petite réussite dans son genre, somme toute convenue, mais non dépourvue d’humour.