Julio Bracho, le réalisateur de La sombra del caudillo, ne put jamais voir son film projeté dans les salles mexicaines. En raison d'une grande ressemblance avec des faits politiques réels, il fit l'objet d'une interdiction par les autorités mexicaines, durant 30 ans. Le public ne put y accéder qu'à partir de 1990 et figure désormais dans les listes des 100 meilleurs films mexicains de tous les temps. Situé dans les années qui ont suivi la fin de la révolution, dans les années 1920, le film raconte sans emphase la lutte pour l'accession au pouvoir de deux candidats à la présidence, l'un adoubé par le chef de la nation en place, l'autre non, en dépit de sa popularité. Cette plongée dans le marigot politique se révèle ionnante, à base de trahisons, de coups fourrés et d'assassinats. La sombra del caudillo n'a rien à envier aux meilleurs productions du genre, américaines, par exemple, porté par une interprétation sans faille et une mise en scène d'une parfaite précision. Une salade mexicaine pimentée, à peine adoucie par une légère pointe de romance.