Pauvre Mickey
Loin des sous-sols étouffants de Parasite et de sa soif de dignité, Mickey 17 nous plonge dans l'immensité glaciale de la science-fiction. Avec, pour interprète, Robert Pattinson dans le rôle de...
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le 13 mars 2025
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Libre adaptation du roman Mickey7 d'Edward Ashton, Mickey 17 est une farce SF et politique qui mixe plus ou moins Nausicaä De La Vallée Du Vent (Hayao Miyazaki - 1984) à Starship Troopers (Paul Verhoeven - 1997) sous l'égide du Jim Carrey de Dumb & Dumber. Oui, un sacré mélange de genre bardé de métaphores qui pourrait paraître surprenant de la part de Bong Joon-ho, mais qui ne l'est foncièrement pas.
Et bien que le cinéaste ait déclaré qu'aucun des personnages représentés n'était censé refléter des politiciens en activité, la satire projetée à l'écran nous ramène irrémédiablement au cœur de la politique nord-américaine actuelle. Avec le projet de construire une ville autosuffisante sur Mars, l'actuel haut conseiller du président des États-Unis inspire indéniablement le personnage mégalomane et un brin dictateur de Kenneth Marshall, incarné par Mark Ruffalo. Ce dernier projetant de coloniser la planète Nilfheim en la peuplant d'êtres humains "purs" (comprenez par-là aussi stupides que lui), il forge les lois les plus inhumaines qui soient en profitant de l'absurde vénération prodiguée par une sélection de sycophantes naïfs, illuminés ou fuyant la Terre par mesure de survie face à des usuriers impitoyables. Ce qui est le cas de Mickey Barnes, campé par Robert Pattison, qui, pour être sûr d'être enrôlé sur le vaisseau colonisateur et fuir ainsi notre monde terrestre, choisit d'être un "expendable", ces êtres utilisés tels des cobayes lors de situations dangereuses où la mort est inéluctable et qui se voient clonés à répétition pour persévérer dans leurs différentes missions. Et suite au décès de Mickey 16, c'est logiquement Mickey 17 qui prend la relève. Sauf qu'un inévitable grain de sable va enrayer la machine et que tout va partir en vrille...
Moins abouti que le poétique Nausicaä De La Vallée Du Vent, moins violemment parodique que Starship Troopers, gangréné par une voix off un peu trop explicative et s'attardant vainement sur les inepties fascistes du dirigeant de cette perfide colonisation, Mickey 17 se voit principalement sauvé par son ingénieux casting qui contribue à rendre la farce férocement jouissive. En se glissant dans la peau d'un rebut de la société à l'intellect limité (personnage habituel dans l'univers de Bong Joon-ho), Robert Pattison est absolument magistral, efficacement épaulé par la toujours excellente Toni Collette (ici ridiculement hilarante) et par la très chouette Naomi Ackie. Une superbe découverte pour ma part avec l'Espagnole Patsy Ferran, comédienne de théâtre qui s'impose indéniablement ici dans un petit rôle relativement classique et qu'elle rend parfaitement mémorable. And last but not least, la désormais incontournable Anamaria Vartolomei, dont je suis éperdument amoureuse malgré mon hétérosexualité, qui parvient à crever l'écran le plus naturellement du monde face au parterre de stars américaines (et dont le rôle a été écrit par Bong Joon-ho en sa faveur et sans effectuer d'essais au préalable après qu'il l'ait découverte dans L'Évènement d'Audrey Diwan). Et tout ça sans compter sur la voix particulièrement grave d'Anna Mouglalis (du moins en VO) utilisée pour faire communiquer l'alien "creeper"
Malgré la pertinente réflexion sociale sous forme de facétie et malgré un imparable casting, Mickey 17 n'a malheureusement pas l'étoffe de ses modèles SF et reste, à mon humble avis, un simple petit divertissement de qualité. Ce qui est déjà beaucoup, me direz-vous.
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le 5 mars 2025
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