"L'Enfer, c'est les autres", disait Jean Paul Sartre. Sur Terre, c'est possible. Par contre, si vous êtes lâché sur Mars, l'Enfer c'est plutôt quand il n'y a personne d'autre. Une bien cruelle leçon que l'astronaute Mark Watney va apprendre à ses dépens. Envoyé en expédition sur la planète rouge, le malheureux est laissé pour mort par ses 6 coéquipiers à la suite d'une violente tempête. Bonne nouvelle: il est vivant. Mauvaise nouvelle: il est tout seul. Abandonné sur une planète à l'environnement plus qu'hostile et avec peu de rations. Ses partenaires sont repartis en direction de la Terre, il n'a aucun moyen de les dre. Ni eux ni la NASA, qui a déjà commencé à rédiger sa nécro. Mars, et ça repart...pour les emm***es.
Après les mal-aimés Cartel et Exodus, Ridley Scott revient à la SF avec humilité. Ici, il n'est pas question de xénomorphes enragés ou des origines de l'Homme, mais d'une histoire de survie. Basique mais pas simpliste pour autant. Tiré du livre d'Andy Weir, le script de Drew Goddard a su en conserver l'esprit hard science-fiction. Comprenez par là qu'une grande partie de ce que Seul sur Mars montre se fonde sur de vraies connaissances scientifiques.
Le film évite cependant le plus possible de nous assommer avec des concepts inintelligibles pour expliquer les solutions dénichées par son Robin Crusoé martien. Délesté de certaines lourdeurs verbeuses (qui parasitait un peu l'Interstellar de Christopher Nolan), le film doit aussi sa réussite à son acteur principal.
Matt Damon, éternel boy next-door, était né pour être Mark Watney, ce débrouillard au sens de l'humour bien aiguisé. Un rôle évident et le comédien (se) fait plaisir. Malgré un sentiment de danger peu palpable (rythme un peu trop rapide), son périple intérieur est une réussite que l'énergique R.Scott entrecoupe habilement avec la bataille éthique qui se déroule sur Terre (faut-il aller chercher Watney?).
La dernière partie est quant à elle mitigée. Elle parvient à instiller du suspense mais aussi des clichés (le monde entier rivé sur le sort de Watney). En l'état, Seul sur Mars est divertissement recommandable, qui a le mérite de ne pas se prendre trop au sérieux tout en ne prenant pas le spectateur pour un imbécile.