Une nouvelle fois, Wes Anderson toujours décoré de cette singularité aux charmes inimitables, et malencontreusement, constamment secondé dans l'ombre par cette fâcheuse et obsessionnelle redondance, remet encore une fois sur la toile, son expertise de la mise en scène.
Résultat : Tel un refrain usé, l’intérêt, ce dieu avare, ne fut qu'à demi-repus.
L'explication est d'une simplicité enfantine, le véritable talon d'Achille de ce bon vieux Wes, est cette indéfectible loyauté envers un style (Hautement maîtrisé, il faut le reconnaître) qui n'évolue pas et reste prisonnier d'une espèce de prison vaporeuse, d'un schéma se répétant inlassablement.
Notre artisan du cadre sait pertinemment que l'arôme épicé qu'il sème habituellement dans sa réalisation contentera la majorité, alors, au nom de quoi se donnerait il la peine de concocter un mets plus raffiné ? Au fond, une mise en scène unique, verbeuse d'artifice, est déjà un sceau d'excellence, de par ses légendes ées (The Grand Budapest Hotel, Moonrise Kingdom) donc pourquoi se donnait cette peine ?
Ah, soyons tout à fait honnêtes, notre bon vieux Wesley se laisse aller depuis de nombreuses années, à un pragmatisme bien paresseux, et ce constat est un gâchis des plus regrettable, pour lui comme pour nous.
Cependant, évoquons un peu l'œuvre qui nous occupe. Le film (comme dit précédemment) conserve une indéniable tenue, ou disons plutôt qu'il brille d'un fabuleux contraste (Merci, à ses gentils ainés, The French Dispatch est pire encore Asteroid City). L'intrigue se montre solide, les acteurs restent comme toujours efficaces, l'image fonctionne parfaitement, chaque élément trouve sa place au sein d'un bel équilibre, malgré tout, n'en ressort finalement qu'une trop grande placidité.
Verdict : Film bon, ne sortant malheureusement pas de ce calque usagé. Un potentiel sous-exploité.
Ma seule attente envers ce bon vieux Wes, comme sans doute beaucoup d'entre vous, ne se résume plus qu'à succomber à la surprise.