Anesthésie Spatiale
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le 15 sept. 2021
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En tombant par hasard sur un résumé des aventures de Bernie Rhodenbarr, libraire et cambrioleur maudit, j'en viens naturellement à la conclusion qu'il s'agit là d'un cousin éloigné de John Dortmunder, le truand guignard créé par l'incontournable Donald Westlake. Il se trouve que le créateur de Rhodenbarr, Lawrence Block est un ami de Westlake. Et l'un comme l'autre ont su construire une carrière riche avec en pointe, deux séries emblématiques et antithétiques. Parker et Dortmunder d'un côté, Scudder et Rhodenbarr de l'autre. L'occasion de jeter un œil et même les deux sur le cas de ce cher Bernie, dont la description laisse espérer de beaux éclats de rire.
Le style est idéalement direct. Narrateur intradiégétique, le bouquiniste qui vole à ses heures perdues est un esprit facétieux. Les dialogues, extrêmement nombreux, permettent de mesurer son intelligence et son sens du sarcasme. Les joutes entre Bernie et son propriétaire Borden Stoppelard, requin de l'immobilier avide et odieux, ou avec son meilleur ennemi Ray Kirschmann sont amusantes. L'anti-héros se permet également de briser le quatrième mur pour prend son auditoire à revers à la grâce d'un twist dont je ne dévoilerai rien. J'imagine qu'un habitué de la série se laissera moins facilement...berner. D'un autre côté, é le moment de surprise (relative), on devine les coutures d'une formule maintes fois éprouvée avec une intrigue un peu trop mécanique dans l'agencement de ses rebondissements. Plus précisément, je pense à un personnage secondaire assez louche dès le départ (Gwendolyn, ou Doll), dont l'apparition et le développement sont au mieux convenus sinon invraisemblables. Et un acte final un peu trop calqué sur les œuvres d'Agatha Christie. Le Blues du Libraire a un peu trop le cul entre deux chaises pour s'en sortir avec brio, pas tout à fait "whodunnit" ni un réel pastiche. Le petit plaisir, on le trouve réellement dans certaines es d'armes et la relation ambivalente entre Bernie et l'inspecteur Ray. Lecture aisée mais on rit quand même moins que sur les mésaventures de John Dortmunter. La plume de Block est assurément carnassière, et on ne peut lui reprocher de peiner face au génie comique de Wesltake, mais j'ai senti que l'intrigue était trop pantouflarde pour emballer pleinement.
Créée
le 30 mars 2025
Modifiée
le 30 mars 2025
Critique lue 3 fois
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