Ne choisis pas ton destin, on l'a déjà écrit pour toi.

Basé sur le Webcomic "Akyeon" de Choi Hee Sun, cette adaptation est un vrai petit chef d'œuvre. La question à se poser est la suivante: sommes nous tous reliés par le fil rouge du destin comme le montre la superbe intro? Le Karma, qui prend ses sources dans la religion hindouiste, mais qui va se développer dans toute l'Asie et notamment dans le bouddhisme et le chamanisme, va arriver dans le monde occidental sous forme de courant philosophique et va aussi inf dans les 3 religions du livre. Pour faire simple, le karma est le reflet de nos actions antérieures qui se manifeste dans notre vie actuelle : toute action bonne ou mauvaise aura forcement des répercutions dans le futur, qu'il ait été bon ou mauvais. C'est le Āgāmin-karma qui va nous être proposé dans ce mini drama, assez moraliste il faut le reconnaitre. Netflix nous propose une version multi langue pour les plus frileux, même si les traductions restent encore à la ramasse, en tout cas pour la VF. Il y a notamment une erreur de traduction au début de l'épisode 5 si vous regardez la série en français et pas en VOST : il faut lire "6 mois plutôt et pas 6h plus tôt", sinon çà ne colle pas.

Nous allons suivre les péripéties de six personnes qui ne semblent à première vue liées par rien, mais qui vont se retrouver mêlées à des relations particulières dont seul le destin à les secrets de la résultante. Ne pas lire le synopsis, c'est du grand n'importe quoi et on y comprend rien. Il induit plus en erreur qu'autre chose. Ca démarre sur des chapeaux de roue, tu n'as pas le temps de réfléchir et tu es directement happé dans l'action. Attention, si tu n'aimes pas la violence pure, le sordide, l'irrévérence et le brin de sadisme qui fait la force de ce k-drama, comme je le dis souvent dans mes critiques, tu peux de suite prendre la sortie de secours la plus proche et aller manger des guimauves.

La construction de Karma est juste parfaite, dès la fin du premier épisode, on devient accro, on veut sa dose supplémentaire. On veut savoir à quelle sauce nos "héros" vont être mangés. Et pour ma part j'ai enchainé les 6 épisodes d'une traite. 45 minutes chacun environ, çà va c'est plus que raisonnable. Car ce qui fait la force de cette série, c'est avant tout sa mise en scène et sa réalisation. Tout s'enchaine de manière sublime, à la manière de pièces de puzzle qui vont d'assembler de manière subtile. Et tout cela sur un rythme d'enfer et enjoué. Tout est cohérent, sans fausses notes. En fait çà devient jubilatoire de suivre tous les protagonistes se prendre au fur et à mesure les pieds dans le tapis, comme si tout avait déjà été écrit par avance. L'enfer est pavé de bonnes intentions, et le karma qui les suit de près, va leur rappeler à leurs dépends, que toute action, bonne ou mauvaise, à ses conséquences. Et le prix à payer sera d'autant plus cher selon ses agissements originels.

Ici, les acteurs (tous excellents d'ailleurs) te prennent par la main et on ne la lâchera plus jusqu'au dénouement final. D'ailleurs, souvenez-vous bien de tous les personnages, ils ont tous leur importance, on ne les montre pas par hasard, tout est millimétré. Il y a des rebondissements à foison, c'est un vrai régal de voir une écriture aux petits oignons si bien transposée à l'écran. Tout s' enchaîne de manière fluide, cohérente, sans temps mort et les transitions sont un modèle du genre. La photographie et les thèmes musicaux venant apportant la touche de réalisme en plus. En fait je n'ai quasiment pas vu de défauts de construction, j'ai été emporté par la vague et séduit par la proposition : tu fais le mal, tu paieras aujourd'hui ou demain, tu n'échapperas pas à ton destin, la mort l'a déjà écrit pour toi.

Alors certes, le dernier épisode peut sembler sans surprise, surtout à mi parcours, j'ai moi même deviné le dénouement à partir du coup de téléphone de "Tonton" (dites moi si vous aussi en restant honnête). Mais c'est tellement bien amené que en fait on s'en fou, le dernier twist final étant judicieusement bien placé. Voilà, la boucle est bouclée et tu viens de te prendre un bon retour de manivelle dans la gueule, comme tous les protagonistes de cette histoire. Le Karma est juste à mettre en parallèle avec la justice divine ou autre chose? Voilà, une mini série qui vient faire son office: nous en mettre plein la gueule avec son mix d'action/réflexion, mais qui sait aussi nous divertir comme il se doit. Mission réussie, pour ma part j'ai adoré.

Moralité: ne joue pas avec le feu, ton karma te suit et il est impitoyable si tu as choisis la mauvaise voie. Ce n'est pas le Karma qui récompense ou qui punit, mais c'est nous qui nous récompensons ou qui nous punissons nous-mêmes, en travaillant, de concert avec la nature et en nous conformant aux lois qui établissent l'harmonie, ou en agissant contrairement à ces lois. L'univers te regarde, alors fais attention à toi et sois prêt à subir son courroux, ou celui du jugement divin, au choix. C'est un peu comme qui on sentait la présence d'un slasher virtuel dans le dos. Car Le fil du destin n'est malheureusement pas le fil d'Ariane.

Le destin n'aime pas qu'on embrouille son fil. (Jean Cocteau)

Main Theme : BGM - Evil Destiny

Additionnel OST : Two Feet - I Feel Like I'm Drowning